samedi 18 juin 2011

Un cuisine peut en cacher une autre

Avant hier, je sors de chez une copine qui habite le même village que lui. Mon émotion est plus forte, l'impression que je pourrai le toucher à être aussi près. Je passe devant son impasse. Une impasse avec une barrière où tu ne peux pas passer sans le code. Et je n'ai pas le code. C'est pas commun ça, tout un lotissement dans lequel tu ne peux pas pénétrer. Ah ! Il est bien gardé ! Je laisse passer un enfant et sa mère qui sortent de l'école juste en face. Et je le vois, au volant de l'autre voiture tirant une petite remorque avec un meuble dedans. Il passe sa barrière qui se lève à la télécommande. Mon coeur bondit. Je l'observe, il ne me voit pas. Je laisse passer d'autres enfants sinon je me serais trouvée nez à nez avec lui. Un meuble de cuisine dans la remorque. Mon coeur s'emballe, mince il déménage ! Il le prend finalement son appartement ! Une envie irrépressible de le suivre. Interprétation hâtive. Le meuble, sans doute celui de l'ancienne cuisine, celle qu'il a refaite il y a deux mois et qu'il va jeter à la décharge ?... Deux solutions. Je me gare sur le côté. Si il est de retour dans quinze minutes, c'est qu'il est juste allé le jeter aux encombrants. J'ai chaud. J'hésite. Et si je le suivais ? Et si je lui envoyais un texto pour lui dire que je suis là derrière lui ? A tergiverser, les quinze minutes sont passées. Je transpire dans cette chaleur moite de fin d'après midi. Le ciel est couvert. Je suis encore là, garée sur le côté. Et le voilà qui revient, la remorque vide. Il me croise sur l'autre voie. je baisse un peu la tête tout en l'observant. Mon coeur bat trop fort là au centre du corps. Je respire mal. Son air est sérieux et concentré, il ne me voit pas pour la deuxième fois. Pourtant il aurait suffi qu'il tourne légèrement la tête, qu'il réagisse à la couleur bleue-marine de ma voiture. Et là j'aurai croisé son regard. Je suis plombée. Il a sa tête de mari parfait qui accomplit ce qu'il doit. La cuisine. On devrait toujours se méfier des cuisines. Si ça se trouve il n'est resté qu'à cause de cette maudite cuisine. Des travaux en perspective, un rôle, une action à jouer au coeur de sa famille. Quel couple n'a pas refait la cuisine pour se recoller les morceaux ? C'était cousu de fil blanc. Quelle idiote je fais ! Je repars anéantie. Sur la route du retour, les larmes roulent. Je ne peux pas les retenir.

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